Université des Mouvements Sociaux et des Solidarités 2023

CR de l’atelier "Etat néolibéral et mouvements sociaux" par Jean PIRES

Article mis en ligne le 19 octobre 2023

ÉTAT NÉOLIBÉRAL CONTEMPORAIN ET MOUVEMENTS SOCIAUX

Je vous propose un résumé non exhaustif de ce que j’ai retenu de cet atelier auquel j’ai assisté pendant l’Université des Mouvements Sociaux et des Solidarités à Bobigny le 26 août 2023.
Cet atelier était animé par Michel Cabannes, membre d’ATTAC et Maître de conférences à l’université de Bordeaux.

Le néolibéralisme concerne les institutions, l’État, les collectivités locales et tout ce qui est lié à l’État.
Le colloque fondateur du mouvement néolibéral est de maintenir le rôle prépondérant du Marché sur l’économie, l’État pour le marché ne doit pas interférer dans le Marché. Domination du Marché, la compétition dans la logique du Capital.

Le néolibéralisme vise à renforcer le rôle du capitalisme dans la société (compétition entre les individus, les entreprises) avec les institutions capables de les mettre en place.

Début des années 70, passage d’un capitalisme de compromis social à un capitalisme néolibéral, rôle accru de l’état dans certains domaines, mais avec ce contenu de l’intervention : plus d’État pour le Marché, moins d’État contre le Marché.
L’État, c’est : l’État du Capital.
L’État qui sert l’intérêt général.
L’État social (la protection sociale, les services publics et la régulation des rapports sociaux).
Le suffrage universel et les luttes sociales ont amené l’État social.

Dualité des fonctions de l’État, le néolibéralisme a la volonté de promouvoir la fonction du Capital au détriment de l’État social.
L’État promoteur du Marché : État financier régisseur du Marché, des dépenses publiques, de la fiscalité, de la création monétaire, donc de la gestion des flux.

Le néolibéralisme, c’est aussi développer la compétition dans toute la société pour servir les intérêts du Capital. Cette référence à la compétition permet de se substituer à l’autoritarisme. Cela engendre une mutation de la société qui de plus en plus se rapproche de la pensée néolibérale qui s’étend au secteur non marchand de la société. Ce processus dépasse largement l’économie.

La libéralisation du cadre global de la finance permet une multiplication de nouveaux produits financiers, un dérèglement tous azimuts, la fin du contrôle des changes, une parfaite mobilité des capitaux et de laisser le pouvoir maximum au Capital de réorienter l’économie en fonction de la rentabilité.

La crise financière de 2008 a failli emporter le système. Des mesures de sécurisations furent prises.

La montée de l’ouverture commerciale s’est ralentie suite à des conflits d’intérêts entre les pays du Nord et du Sud, mais les multinationales sont toujours présentes.

Libéralisation du Marché intérieur, du Travail, des services publics. Concentration des grandes entreprises dans la Finance et privations des entreprises sont des conséquences inhérentes au néolibéralisme.

Constance de l’État sur le rôle du Marché au nom de l’attractivité pour le Capital et au nom de la compétitivité des produits.
Ce qui a évolué depuis vingt ans :
L’adaptation du court terme : Action face aux récessions et aux crises, intensification des politiques budgétaires actives, des politiques monétaires permissives, soutien des banques, baisse des taux et abandon total de l’orthodoxie macroéconomique.
L’utilisation des finances publiques sur le long terme continue de faire pression en faveur de l’austérité pour les dépenses publiques et sociales (services publics). L’investissement public a chuté.
Contre-révolution fiscale : réduire l’impôt sur les plus aisés, repousser la progressivité de l’impôt sur le revenu.

L’État est de plus en plus le mécène du Capital : les prélèvements obligatoires sur les sociétés ont baissé.

Parmi les conclusions, une force contraire qui résiste : Résistance de l’État social grâce aux mouvements sociaux qui s’adressent à l’État.

Les conséquences pour les mouvements sociaux n’ont pas pu être abordées à cause du manque de temps.

Pour celles et ceux qui désirent approfondir le sujet, les livres suivants et un article :

L’État droit dans le mur. Rebâtir l’action publique, mais pour qui ?
Anne-Laure Delatte
Fayard

Un pognon de dingue. L’argent magique de la pandémie.
Maxime Combes et Olivier Petitjean
Seuil

Dossier "L’IMPASSE LIBÉRALE : Comment le libéralisme plombe l’économie française"
dans le magazine Alternatives Économiques, juillet-août 2023 | N° 436-437.

Jean PIRES.